Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 11:38

 

   Bien que loin de la volonté politique et de l’enthousiasme des années 1960, Constellation, le programme américain de retour sur la Lune se précise peu à peu.  Constellation ressemble bigrement à Apollo en à peine plus grand. Les procédures sont presque identiques et les vaisseaux très proches dans leur aspect comme dans leurs dimensions.

 


Orion (module de commande)

Le module de commande, dans lequel voyageront les astronautes, c’est à dire l’équivalent de la capsule Apollo s’appellera Orion, une maquette très élaborée en a déjà été construite. Il sera légèrement plus vaste qu’Apollo et devrait héberger quatre astronautes au lieu de trois.

 

Ares 5 (fusée de lancement du module lunaire et de propulsion vers la lune)


La fusée géante qui emmènera l’ensemble vers la Lune, l’équivalent de Saturne 5 se nommera  Ares 5 (même le chiffre 5 a été gardé). Ses capacités récemment réévaluées seront légèrement supérieures à celle de sa devantière ; on parle de près de 190 tonnes en orbite basse et de 70 tonnes en orbite de transfert vers la Lune contre respectivement 137 et 47 tonnes pour Saturne 5.  La masse des deux lanceurs est comparable, environ 3000 tonnes au décollage. Pour l'essentiel, Ares 5 sera développée à partir d’éléments agrandis du système de propulsion de la navette spatiale (deux propulseurs à poudre, les boosters et un énorme réservoir central alimentant un moteur à hydrogène et oxygène liquide). Ares 5 enfin, pourrait être utilisée pour mettre en orbite des éléments lourds d’une future station spatiale. De la même façon le dernier exemplaire de Saturne 5 avait satellisé la station Skylab dont la masse, 90 tonnes, était largement supérieure à celle des plus gros éléments de l’actuelle ISS (de 20 à 25 tonnes).

 

Ares 1 (fusée de lancement d’Orion)

Les astronautes décolleront indépendamment dans leur vaisseau Orion propulsé par une fusée Ares 1 aujourd'hui en cours de développement. Un rendez vous spatial en orbite terrestre leur permettra de rejoindre les autres modules avant le véritable départ  pour la Lune. En cela, les missions qui nécessiteront deux lanceurs seront un peu plus complexes et sans doute plus coûteuses.

 

Altaïr (module lunaire)


  Tous les membres de l’équipage devraient se poser sur notre satellite (alors que dans Apollo l’un des trois restait en orbite lunaire dans le module de commande). Le module de descente, Altaïr, l’équivalent du célèbre Eagle (1) de la mission Apollo 11 possédera comme Eagle une partie réservée à l’atterrissage qui restera sur la Lune et une partie d’habitation qui ramènera les hommes vers Orion. Pour le retour, le rendez-vous en orbite lunaire entre Orion et  la partie habitée d'Altaïr restera une phase spectaculaire et délicate dont l’échec serait dramatique. Il en était de même au cours des missions Apollo, mais il y avait alors quelqu’un aux commandes de chacun des deux éléments.

  Ces nouveaux vaisseaux devraient autoriser des séjours un peu plus longs sur notre satellite. On pourra ainsi  mener des recherches  plus élaborées et collecter plus  d’échantillons.

 

Quel est exactement l’objectif de Constellation ?

  Sur ce point  les choses sont un peu floues. 

  S'agit-il simplement de retourner sur la Lune pour mieux la connaître ?
  Est-ce pour marquer les esprits ? Pour garder  aux Etats Unis une compétence et une avance certaine en aéronautique, la station spatiale ne faisant plus guère illusion ? 
  Certains imaginent que Constellation pourrait servir à préparer de futures missions habitées sur Mars. 
Je suis assez pessimiste  sur cette  éventualité, et ce pour deux raisons.

  Un débarquement sur Mars nécessite une rupture technologique. Avec nos moyens actuels, le voyage (3 ans tout compris) est trop long et concrètement irréalisable (voir note 2). Or, de rupture il n’y a pas eu. Nous ne faisons pas mieux en terme de propulsion qu’il y a 40 ans.
  La vitesse d’éjection des gaz, élément déterminant de l’efficacité des fusées, reste quasi stationnaire puisqu'on utilise les mêmes ergols. Déjà Saturne 5 possédait deux étages à hydrogène-oxygène, l’un des plus efficaces parmi les couples carburants-comburant.
Là aussi, nul n'a trouvé mieux même si les gros boosters quoi que moins performants en terme de vitesse d'éjection permettent par leur débit de s'arracher plus vite du sol et réduisent le temps où il faut lutter d'abord contre la gravité (c'est cela qui permet à Ares 5 malgré une masse comparable à Saturne 5 d'être légèrement plus performante).

  Nous ne ferons pas mieux non plus en terme de fiabilité puisque la fusée Saturne 5 à déjà connu eu un taux de réussite de 100 %.

  Seule  l’électronique a réellement progressé.  Cependant, ce n’est pas l’électronique qui assure la propulsion, or là se situe le cœur du problème et permettrait de réduire la durée du voyage. 

  En deuxième lieu, les années 2050 risquent d’être très critiques pour la planète. La démographie, l'énergie, le climat, l'écologie en général constitueront des problèmes très difficiles. Notre principale source d’énergie, le pétrole, sera presque épuisée et  les probables soubresauts qui en résulteront pourraient détourner  l’humanité de ce genres d’objectifs.

 

  Autre éléments d'incertitude : Les dates, on parle de 2014 pour le premier vol habité de la capsule Orion et d’avant 2020 pour le premier alunissage mais ces échéances restent à confirmer.
  Quant au nombre de missions et aux travaux réellement décidés :  La Nasa est discrète sur le sujet sans doute tout n'est-il pas encore défini.

 

1  Ce choix des noms est un clin d’œil, Altaïr est l’étoile la plus brillante de la constellation de l’Aigle (Eagle en américain).

2 Je dois admettre sur ce point un désaccord avec la plus grande part de ce qu’on peut lire sur le sujet. Souvent seule la volonté politique est mise en cause, beaucoup de commentateurs pensent que nous avons d'ores et déja les moyens techniques d'aller sur Mars. Je ne partage absolument pas ce point de vue. Mars, à mon sens, nous est encore techniquement inaccessible, aucun progrès majeur, en particulier en matière de propulsion, n'ayant été réalisé depuis les missions Apollo.

Nb :Toutes les photos proviennent de la Nasa (National Aeronautic and Space Administration)
  Le schéma des fusées a été repris sur Wikipédia.


Partager cet article
Repost0
24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 12:51
Très heureux Noël à tous.......

                                 Avec beaucoup d'étoiles !

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 21:52

L'année 2009 sera l'année mondiale de l'astronomie. De  nombreuses manifestations seront organisées à cette occasion.
Vous trouverez toutes les informations sur le site spécialement consacré à l'évenement. www.astronomy2009.fr


Partager cet article
Repost0
1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 13:59

 

 

Nous avons vu dans un article précédent que la combustion du charbon ne pouvait être à l’origine de l’énergie solaire. La masse entière du soleil ne lui autoriserait pas plus de 5 000 ans d’existence.

Une autre hypothèse a été envisagée pour expliquer le formidable rayonnement de notre étoile : la contraction gravitationnelle. Si cette éventualité a été balayée par la découverte de la fusion nucléaire dans les années 1930, ce n’était pas pour autant une idée farfelue.

 

De quoi s’agissait-il  ?

 

Lorsque deux corps sont séparés dans l’espace (même si ce sont deux atomes appartenant à un même ensemble comme un astre), la gravitation tend à les rapprocher. Il y a là ce qu’on appelle une source d’énergie potentielle ou gravitationnelle. Donc, si un astre tend à rétrécir, à se concentrer, c’est à dire à rapprocher ses constituants de son centre de gravité il diminue son énergie potentielle. Mais, bien sûr, cette énergie ne se perd pas elle se transforme en chaleur et cette chaleur est à l’origine d’un rayonnement.

Il est parfois possible de récupérer cette énergie en entravant ce mouvement. Sur Terre, le mode de récupération le plus célèbre est l’hydroélectricité. On emprunte de l’énergie au mouvement de l’eau qui, obéissant à la gravitation, tend à se rapprocher du centre de la Terre pour la transformer en rotation d’une turbine et enfin en électricité. Notons qu’il ne s’agit là, in fine, que de récupérer de l’énergie solaire puisque c’est le rayonnement du Soleil qui a préalablement fait monter cette eau en altitude par évaporation des océans.

 

Ce mécanisme est à l’œuvre dans les étoiles en formation.

La contraction du gaz (via la gravitation) chauffe l’astre et avant même que le cœur n’atteignent les températures nécessaires à la mise en route des réactions nucléaires (environ 10 millions de degrés) elle permet à la jeune étoile d’atteindre en surface les 3000, 5000, 6000 K ou plus qui sont largement suffisants pour la faire briller.

Rappelons que c'est la température de surface multipliée par la taille de cette surface qui détermine la puissance de l’étoile c’est à dire son rayonnement (quantité et longueur d’onde) et cela, quelle que soit l’origine de cette température. Elle n’a en soi nul besoin d’être nucléaire.

 


L’énergie gravitationnelle (notée Eg) c’est à dire l’énergie susceptible d’être émise par un corps sphérique de rayon R jusqu’à (et du fait de) son effondrement en un point est donné par la formule :

 

Eg = 3GM2/ 5R   (en joules c’est à dire en kg m2 s-2)

G est la constante de gravitation et vaut 6,67 x 10-11 m3 kg-1s-2

R est le rayon de la sphère en mètres : 7 x 108 mètres pour le Soleil

M est la masse en kilogrammes 2 x 1030 kilogrammes pour le Soleil

 

En l’appliquant au Soleil, nous obtenons :

 

Eg (Soleil) = ( 3 x 6,67 x 10–11 kg-1 m3 s-2) x ( 2 x 1030 kg)2 / ( 5 x 7 x 108 m)

Eg (Soleil) = ( 2 x 10-10 kg-1m3 s-2) x ( 4 x 1060 kg2 ) / ( 3,5 x 109 m )

Eg (Soleil) = ( 8 x 1050 kg-1 kg2 m3 s-2) / ( 3,5 x 109 m)

Eg (Soleil) = ( 2,29 x 1050 x 10–9 kg–1 kg2 m3 m-1s-2)

Eg (Soleil) = 2,29 x 10 41 kg m2 s-2 c’est à dire :

 

Eg (du Soleil) = 2,29 x 1041 joules

 

Ceci constitue donc la réserve d’énergie gravitationnelle de notre étoile.

 

Combien de temps le Soleil pourrait-il briller à son niveau actuel de rayonnement en consommant cette réserve ?

 

La puissance du Soleil est de 3,84 x 1026 watts (voir l’article " Puissant Soleil "). Cela signifie que chaque seconde, notre étoile émet une énergie de 3,84 x 1026 joules (par la définition même du joule qui correspond à l’énergie produite par une puissance de un watt appliquée pendant une seconde : 1 joule = 1 watt.seconde).

 

La durée de vie du Soleil (en secondes) est donc égale au ratio de sa réserve en joules (c’est à dire en watt.seconde) par sa consommation de joules par seconde (c’est à dire sa puissance en watts) soit :

 

2,29 x 1041 watts.sec / 3,84 x 1026 watts = 5,96 x 1014 secondes

 

Une année comportant environ 3,16 x 107 secondes (note1), cela représente :

 

(5,96 x 1014 sec) /( 3,16 x 107 sec.ans-1) = 1,89 x 107 années

 

Soit un peu moins de 20 millions d’années.

 

Tout comme le charbon donc, la gravitation se révèle incapable d’expliquer la durée de vie du Soleil (estimée à 10 milliards d’années dont la moitié environ se trouve déjà derrière nous).

 

Cette source d’énergie est quand même potentiellement beaucoup plus importante que le charbon. 20 millions d’années représentent 4 000 fois les 5 000 ans évoqués dans l’article précédent.

 

Toutefois, de même que les 5 000 ans trouvés pour le charbon étaient surestimés parce que le Soleil ne pouvait être uniquement constitué de charbon (il lui faudrait aussi de l’oxygène pour assurer la combustion), l’écroulement gravitationnel du soleil ne peut être envisagé jusqu’à réduire l’étoile en un point. Elle se transformerait en trou noir. Rien n’indique non plus que le dégagement d’énergie aurait, dans ce cadre, cette belle régularité qui assure à notre planète un climat relativement stable tout au long de son existence (stabilité au regard de la large gamme de températures que l'on trouve dans l’Univers).

 

La gravitation joue quand même un rôle prépondérant dans les étoiles. C’est elle qui maintient confinée la matière et permet à celle ci de fusionner. Ce n’est pas rien, le confinement est une des principales difficultés que rencontrent sur Terre les scientifiques qui essayent de mettre au point des réacteurs à fusion.

 

(1) L’année tropique qui règle notre calendrier et gouverne le retour des saisons vaut 365,2422 jours soit 365 jours 5 heures 48 minutes et 46 secondes soit encore 31 556 926 secondes. Elle est légèrement plus courte que l’année sidérale (Révolution de la Terre autour du Soleil par rapport aux étoiles fixes (365,2564 jours) et que l’année anomalistique (intervalle entre deux passages au périhélie ): 365,2596 jours.

 La précession des équinoxes (liée au mouvement de toupie de l’axe de rotation de la Terre) et l’avance du périhélie (liée à la rotation du grand axe de l’ellipse de révolution) justifient les différences entres les durées de ces années.

 

Ps.  Ce genre de petit calcul est assez simple mais attention cependant à la manipulation des unités.


Partager cet article
Repost0
29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 11:32

A l'issue de la  mission STS 126, la navette Endeavour (Effort !)  devrait atterrir au centre spatial Kennedy demain dimanche 30 novembre vers 19 H 19 heure française. Elle bouclera ainsi sa 248ème orbite (249ème en cas de problème de dernière minute.)

Le décrochage, suite au premier freinage, l'entrée dans l'atmosphère et le suivi de la trajectoire finale jusqu'à l'atterrissage proprement dit constituent  toujours des opérations impressionnantes.

 

Vous pouvez les suivre depuis la salle du centre de contrôle de la nasa sur la chaîne de télévision:

www.nasa.gov/multimedia/nasatv/index.html

 

Vous trouverez également de nombreuses informations sur les procédures d'atterrissage et de désorbitation sur le site.

 

www.nasa.gov/mission_pages/shuttle/shuttlemissions/sts126/news/dol_pad_faq.html

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 20:19

Les fragments d'une importante météorite tombée au Canada la semaine dernière viendraient d'être découverts près de la rivière Battle.

L'entrée dans l'atmosphère  de ce corps estimé à une dizaine de tonnes, ce qui est déja conséquent, avait brillament  illuminé le ciel. Elle avait été aperçue et même filmée par plusieurs témoins.

 

Ci dessous le résultat spectaculaire  de la chute d'une autre météorite beaucoup plus grande et aussi beaucoup plus ancienne, le fameux et splendide cratère du Manicouagan, également au Canada.

 

 

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 19:05

Le mensuel "Pour la Science " propose dans son numéro de décembre (1) un article consacré aux conséquences d’un orage solaire sur nos modernes sociétés.

 

On sait que notre étoile connaît selon un cycle d’environ 11 ans une période d’intense activité magnétique matérialisée par l’apparition de nombreuses taches. Ce regain d’activité s’accompagne d’éruptions où le Soleil expulse un peu de sa matière. Ces particules arrachées à la couronne forment un plasma principalement composé de noyaux d’hydrogène, d’hélium et d'électrons.

En atteignant la Terre, ce vent solaire entre en interaction avec le champ magnétique de notre planète. De cette  rencontre naissent les magnifiques aurores polaires qui illuminent les cieux des hautes latitudes australes et boréales. Les caractéristiques du bouclier magnétique de la Terre tendent à focaliser le phénomène autour des pôles magnétiques proches  des pôles géographiques.

Aujourd’hui cependant, la colère solaire ne se contenterait pas de ces poétiques manifestations. Elle ferait quelques victimes.

Les satellites tout d’abord, ils sont en première ligne et leur électronique pourrait être perturbée, parfois détruite. Leur orbite elle-même se trouverait altérée puisque ces orages magnétiques augmentent la densité de la très haute atmosphère ce qui accélèrerait la chute des machines en orbite basse.

Fin août 1859 une violente tempête solaire avait perturbé le fonctionnement du télégraphe naissant. Un phénomène de même ampleur aurait aujourd’hui des conséquences catastrophiques tant nos sociétés sont dépendantes des réseaux de communication et de distribution d’énergie électrique. Les courants générés dans les sols pourraient mettre hors d’usage de nombreux transformateurs.

 

Les auteurs évaluent à 15 milliards d’Euros le coût potentiel de ces destructions.

 

Voici l’occasion de mieux connaître les violences de l’Univers mais aussi de réfléchir à la fragilité de nos sociétés technologiques.

 

 

(1) " Pour la Science ", numéro 374, décembre 2008, page 44.

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 11:13

Le mensuel Ciel et Espace   annonce sur son site la réalisation de deux ensembles de photos d'exoplanetes. Après que plusieurs annonces  du même ordre  se soient  finalement toujours révélèes douteuses (naine brune, etoile plus lointaine en simple proximité de perspective...) il semble que cette fois soit la bonne.
L'amélioration des  techniques d'imagerie et en particulier l'abaissement de la luminosité éblouissante de l'étoile centrale aurait joué un rôle fondamental dans  cette réussite.

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 09:01

Sous le titre "  Un choc planétaire se dévoile ", le mensuel Science et Vie de novembre 2008 (numéro 1094, page 23) révèle l’étude par une équipe de l’université de Californie d’un disque de poussières un peu particulier. Son âge, estimé à un milliard d’années laisse supposer qu’il ne s’agit pas d’un disque d’accrétion classique mais plutôt d’un ensemble de débris résultant du choc de deux planètes. Cela validerait le caractère assez courant de ce genre de cataclysmes. Rappelons qu’aujourd’hui la thèse selon laquelle la Lune s’est formée suite au choc entre la Terre et une planète de la taille de Mars est largement dominante au sein de la communauté scientifique. Dans le cas présent l’étoile mère (BD+20307) est un système double ce qui rend peut-être les trajectoires orbitales des planètes encore plus chaotiques.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 12:24

Combien de temps brillerait le Soleil s'il fonctionnait au charbon ?

 

Bien que les étoiles constituent le cœur même de l’astronomie et que cette dernière soit l’une des sciences parmi les plus anciennes, leur fonctionnement est resté longtemps mystérieux. Jusqu’aux années 1930, il y a donc à peine 80 ans, on ignorait presque tout de ce qui le soir pique le ciel de lumières.

Ainsi, les plus grands astronomes, Galilée, Kepler, Newton et tant d’autres ont consacré leur existence aux astres sans jamais savoir ce qui faisait briller les étoiles. Einstein lui-même a passé plus de la moitié de sa vie dans l’ignorance.

 

C’est que les étoiles sont des réacteurs nucléaires. Tant que la fusion ne fut pas comprise ni même envisagée, il était impossible de décrire ce qui pouvait fournir aux astres suffisamment d’énergie pour briller. Car, rappelons-le : Si les étoiles brillent c’est parce qu’elles sont chaudes. Le mystère ne réside pas tant dans leur rayonnement que dans la cause de cette chaleur.

Ceci était compris dés le 19ème siècle et la spectroscopie, déjà, permettait de se faire une idée de leur température de surface et de s’apercevoir qu’elle était du même ordre que celle du soleil. C’était là une forte présomption pour affirmer que les étoiles n’étaient rien d’autres que de lointains soleils.

Cela, bien sûr , ne nous disait pas ce qui les chauffait. Beaucoup d’hypothèses ont été émises. En cette époque encore très marquée par la révolution industrielle, le charbon, véritable sang de la nouvelle société constitua évidemment la première source d’énergie à laquelle on songea.

 

Cependant, bien qu’il s’agisse de charbon, cette hypothèse fut vite éteinte.

Voyons pourquoi.

 

La clef de la question est celle de la durée de vie de l’astre du jour s’il devait fonctionner au charbon.

 

 

La combustion d’un kilogramme de charbon dégage une énergie de :

2,97 x 107 joules

 

On sait par ailleurs que la masse du Soleil est d’environ 1,98 x 1030 kg

(Cette masse peut être déterminée à partir de la durée de l’année, excellente idée de calcul !) Le Soleil disposerait donc s’il était entièrement constitué de charbon d’une réserve de :

 

1,98 x 10 30 kg x 2,97 x 107 j.kg-1 = 5,88 x 10 37 joules

 

Comme l’on sait que la puissance du soleil est de 3,84 x 1026 watts (voir l’article "Puissant Soleil ") il a donc une consommation (ou une émission) de 3,84 x 1026 joules par seconde.

 

Sa durée de vie exprimée en secondes est donc le ratio entre sa réserve et sa consommation par seconde soit :

 

5,88 x 1037 j / 3,84 x 1026 js-1 = 1,53 1011 secondes

 

Traduit en années cela donne (une année comporte 3,16 x 107 secondes)

 

1,53 x 1011s / 3,16 x 107 s = 4 842 ans

 

Le Soleil s’il tirait son énergie du charbon ne pourrait briller plus de 5 000 ans. Ceci contredirait toutes les études géologiques (même celles du 19ème siècle) qui attribuent à notre planète une durée de vie évidemment beaucoup plus grande.

 

D’autres arguments viennent de plus discréditer cette hypothèse.

Tout d’abord nous n’avons pas inclus dans ces calculs la nécessaire présence d’oxygène pour assurer la combustion. Cette masse d’oxygène viendrait en déduction de la masse de charbon et réduirait encore la durée de " vie " du Soleil dans ces conditions.

Ensuite la combustion du charbon ne produit pas une telle température (la surface du Soleil est à environ 5800 K). Le Soleil pourrait bien émettre autant d’énergie avec du charbon mais pas avec la même intensité (la puissance du rayonnement est proportionnelle à la puissance quatrième de la température). L’astre devrait donc pour rayonner autant avoir une surface beaucoup plus grande.

Bref le Soleil ne fonctionne pas au charbon, ni au bois (où ce bois aurait-il poussé d’ailleurs ?) Ni non plus bien entendu au pétrole ou au gaz dont les performances restent du même ordre de grandeur.

D’autres hypothèses ont été envisagées, notamment la contraction gravitationnelle, mais là aussi, le mécanisme, bien que plus efficace n’est pas en mesure d’expliquer un tel rayonnement qui dure depuis près de cinq milliards d’années.


Partager cet article
Repost0